On fait pas toujours ce qu’on veut...

On fait pas toujours ce qu’on veut...

Normalement, j’aime bien raconter à chaud un vol parce que je suis encore à fond

et que j’ai envie de partager.

Mais tant pis celui-ci ce sera d’après mes souvenirs de 6 mois.

Le 14 août 2017, direction sommet de la Montagne de Bergiès 

pour tenter d’aller découvrir les falaises de Saou puis le Plateau de Bure, rien que ça !

Après 2 tentatives, le 28 juillet et le 7 août, 

où les conditions n’étais pas adaptées à ma conception du parapente… 

météo de merde en 2017, très peu de créneaux chez nous…

….très peu en France de toute façon.

On monte avec Lyly qui va pouvoir poiroter toute la journée sous le soleil brulant 

et se tenir prête à venir me récupérer à tout moment. 

Le rêve quoi ! 

Je ne comprends pas que l’on ne soit pas enthousiaste !!

William arrive aussi au déco mais je suis déjà prêt, 

« il me rejoindra en l’air de toute façon », je me dit.

- 11h25 décollage, trop tard c’est sûr…

Si vous avez un coin chez nous où on pourrait décoller et avancer plus tôt…? :)

- 11h30, 1900m, c’’est sorti direct au dessus de l’antenne et je saute sur l’occasion 

pour tenter de naviguer vers la Montagne de Chamouse.

- Quelques minutes plus tard, ce sera direct un raccrochage tout bas 

dans les avants reliefs de Chamouse et il faut déjà batailler pour ne pas poser… 

Je suis quand même concentré et excité par le parcours, 

du coup l’ascendance qui passe, je ne l’a loupe pas, ouf !

- Maintenant j’avance sur la Montagne de la Clavelière.

- J’entends en radio William qui n’est pas loin derrière, mais l’Ouest bien marqué, est déjà là ! 

Le soir il me dira qu’il s’est fait descendre, c’est passé tout juste pour moi. 

Jamais facile de rejoindre le Soubeyrand.

- Sur le Soub, Il y avait des voiles étalées et des parapotes prêts à s’envoler. 

La route continue pour moi vers l’Ouest pour sauter sur la Montagne d’Ancelle 

avec je l’espère le plus de hauteur possible, car c’est très hostile pour poser 

et je ne suis pas emballé mais alors pas du tout.

- Sur Ancelle, il y a de l’appui et des vautours, le top. Quand même craintif, je cherche 

et ne pars pas tout de suite en direction de la Montagne de Couspeau qui est le prochain objectif. 

Ça traine, cherche et hésite pour ne pas louper la transition. 

Bon ça ne monte pas plus que ça, donc j’essai une trajectoire courbe par devant 

pour être dans le flux de Chaudebonne.

Au final, il était possible de partir bien plus rapidement… dommage.

- Couspeau se laisse chevauché par le sud facilement, jusqu’au sommet tout en avançant,

j’enroule ce que je peux. Il est 14h, est-ce possible d’aller faire du soaring au dessus de Saou ? 

Allez go, c’est magnifique et inconnu pour moi !

- L’aller pour Saou : 

Le cirque, qui m’a fait penser à St Genis, est coupé en 2 à son Sud-Ouest 

et donc la transition peut être délicate et piégeuse.

J’assure au max et découvre bien vite qu’effectivement cela ne va pas se faire tout seul au retour.

Yes au dessus de Saou ! c’est juste magique )) c’était le rêve n°1.

A peine à hauteur du relief avec de l’Ouest qui lèche, c’est moisi et j’ai du mal à avancer.

Mais je vais jusqu’au bout, de toute façon c’est trop tard. 

Et là, c’est la Vallée du Rhône, incroyable ! 

c’est tout plat en face, je suis au bout du monde !!

Heureusement je ne suis pas tout seul, il y a un oiseau qui viens jouer avec moi, 

on est à l’extrémité du massif, face Ouest.

« salut toi, comment on fait pour rentrer ? »

- Au retour de Saou : 

Sans m’attarder après avoir essoré l’oiseau, heu l’ascendance, objectif retour…

J’ai eu la chance que ça se passe plutôt bien. 

Le raccrochage se fait comme il faut, dans la brise d’Ouest de l’autre côté, 

mais il ne fallait pas être plus bas. 

Au Sud des mythiques “3 Becs”, retour sur Couspeau.

Il est 15h, « il faudrait commencer à monter maintenant… »

- 400m de gain au dessus de Couspeau et placé pour aller vert l’Est, c’est parti !

Le ciel à l’air bien actif vers là bas.

Au début c’est bien, ça flotte quasi aux barbules

et je rêve que ça continue comme ça tout le reste du vol…

sans efforts, sans turbulences, comme les avions.

Mais non le parapente ce n’est pas ça, c’est bagarre pour monter, bagarre pour avancer,

“c’est bagarre” souvent j’ai l’impression…

Donc je tombe du ciel et ne sais pas trop où aller. 

Passage au dessus d’un premier relief, 

(secteur Saint-Nazaire-le-Désert ;) “désert” ? non pas trop mais “galère” pour la récup’ oui beaucoup !)

rien ne sort donc je continu jusqu’au prochain.

Les pentes du Cuchet me permettent de rejoindre “La Servelle” 1600m. 

Et ici, ce n’est pas pareil, c’est bien instable et de gros nuages sont présents.

J’ai droit à du +4 méchant jusqu’à la base des machins blanc/gris/noir.

- Bon ben j’ai de la hauteur, ça ne fait que monter, c’est fumant,

Montagne d’Aucelon, Clamontard, Pic de Luc s’enchainent jusqu’a 

la Montagne du Puy ou ça enroule, histoire de faire les choses proprement.

Tout est facile sous les nuages, il n’y a qu’a avancer. 

Mais la réalité, c’est que je bagarre pour garder la voile au dessus de la tête, 

c’est vraiment turbulent !!

- Mais voilà 50mn plus tard la fête est fini, changement de département. 

La gravité et la masse d’air, m’ont fait perdre 1500m 

et je m’agrippe à La Montagne de Durbonas tout à l’ombre.

C’est chaud, je galère un moment et puis le Sud est forcissent je trouve.

Une idée lumineuse me vient alors : « toi aller juste devant, gros con »,

1 - un relief encore ensoleillé,

2 - bien exposé au vent, 

3 - il doit même y avoir un panneaux avec écrit « heu c’est ici que ça monte… »

- Donc 16h30 sur la belle face (l’Aup),

pas besoin d’attendre longtemps, ça sort de suite… 3100m

- Là je commence à trembler, roooooo Bure est là, accessible ! rêve n°2

Je laisse mon regard visualiser le plateau et son installation de radiotélescopes millimétrique par interférométrie.

Poopooo j’en place une pour l’Astrophysique.

Le paysage est grandiose, ses faces rocheuses, ses piliers, ses légendes..

J’ai tout entendu, « les planeurs s'y sont cassé les ailes », « pour voler ? non c’est bon ! 

si tu y va le soir vers 20h sur la face ouest, c’est nickel ! »…. 

j’ai même cru entendre qu’un récent champion du monde en parlait avec retenu….

Donc courageusement j’y vais pas franco et je reste devant.

- Il est 17h, je m’enflamme, 

trop tentant d’aller faire un coucou à ma tante qui habite au pied de Charance.

- Sur le retour, c’est la panique « comment je fait pour rentrer ? »

J’y avait déjà un peu réfléchi mais pas de solutions… et puis je n’imaginais pas y être confronter.

Le Sud est soutenu et il y a beaucoup d’ombre.

A gauche par les faces Ouest ? mais les transitions sont longues… je sais pas.

Tant bien que mal ça flotte pas mal, donc j’avance plutôt à droite pour retrouver La Longeagne.

- 18h30 et 2500m sur Aspres, j’essai sans attendre de revenir dans la Drôme

par le relief exposé Est-Ouest qui est devant moi. 

Erreur stratégique, c’était bien tenté mais ça ne passe pas.

Tai tai, retour sur La Longeagne…. tout bas dans les arbres….

- Je refait le sommet mais plus de grosses ascendances, c’est fini je le sens. 

Je rage, trop prétentieux, trop impatient, trop de Sud, trop d’ombre…

- 19h je me jette devant dans la plaine, le long des axes routier pour au moins

m’avancer le plus possible.

- 20mn plus tard... je pose déçu, c’est dingue non ?

Mais cela ne dure pas longtemps et je me refait déjà le film de la journée.

Et puis je suis tout près de chez mon oncle, où on avait prévu de dormir le soir même ! parfait.

https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2016/vol/20223507

Joss

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Réponses

  • Couspeau et sa brise à 35....   ...si c'était à refaire, je m'y poserai pour pisser puis repartir !!

  • Merci beaucoup Joss, très intéressant.

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